EnglishFrenchGermanSpanish

LES PARQUEURS D’AUTREFOIS

LeS PARQUEURS D'AUTREFOIs

L'huître et le Bassin d'Arcachon ont une longue histoire commune. Pendant des siècles, les habitants du Bassin ont consommé l'huître, qu'ils n'avaient qu'à cueillir, tant il y avait de bancs naturels ici. Considérés comme inépuisables, il n'y eut aucune réglementation; chacun pêchait librement, jusqu'au jour où la disparation des bancs débuta. Après quelques tentatives de réglementations, une nouvelle culture naquit : l'ostréiculture.

L'antiquité

Les Romains étaient de grands consommateurs et les faisaient venir de Gaule, où les rivages étaient bordés de bancs d’huîtres naturels.
On peut cependant se demander comment ils pouvaient leur faire faire un tel voyage sans réfrigérateur ! Pour palier à ce problème, ils avaient instauré « la route des huîtres ».
Ils faisaient alimenter en eau de mer des viviers (à Clermont, Poitiers, Saintes, Jarnac…) qui étaient destinés à stocker les huîtres lors de leur voyage vers Rome. Ainsi elles arrivaient vivantes et fraîches à Rome.
Cependant, cela donna une idée au romain Sergius Orata, vers 100 av. JC. Il conçut des bains suspendus et aménagea des viviers alimentés par les eaux du lac Lucrin pour en faire culture. Sergius Orata est le premier Romain qui eu l’idée d’en faire culture.

En Chine aussi, on connaissait l’ostréiculture. Les Chinois entaillaient des bambous sur lesquels ils mettaient des coquilles, qu’ils disposaient ensuite en mer afin que les larves d’huîtres viennent s’y fixer.

Mais toute l’activité ostréicole a été détruite par les invasions barbares du 5ème siècle.
Comme les côtes françaises regorgeaient de bancs naturels, il n'y avait plus qu'à faire de la cueillette. On n'a donc pas cherché à retrouver cette activité ostréicole. De plus, le Moyen-Age laissant peu de place aux coquillages et aux poissons dans la gastronomie, la demande était moins grande et la cueillette suffisait amplement.

 

 

 

 

 

 

Au 16ème siècle

Le commerce des huîtres se développe à Paris. C'est à cette époque qu'apparaissent les premiers déjeuners où l'on sert exclusivement des huîtres.

Au 17ème siècle

Les huîtres, très appréciées par la noblesse, se consomment autant à la campagne qu’à la cour du roi. D’autant plus qu'à l’époque, l’huître était un symbole de séduction et on pensait qu’elle avait un pouvoir aphrodisiaque.
Cependant, leur vente est encore freinée par la lenteur des transports,  surtout durant les mois d’été. Afin de remédier à ce problème, une technique de l’époque, pour garder la fraîcheur des huîtres, était de les retirer de leur coquille et de les empiler dans des paniers de paille, ainsi, elles arrivaient prêtes à être mises en ragoûts.

Capture2

Au 18ème et 19ème siècle

Les huîtres ont de plus en plus de succès. Leur commerce étant très rentable et la demande grandissante, la première moitié du 18ème siècle est synonyme de pêche abusive. De plus, on pensait à cette époque que les bancs d’huîtres naturels étaient inépuisables et, par conséquent, qu'il n'y avait besoin d’aucune réglementation.
Le 19ème siècle sera un siècle clé pour la naissance de l'ostréiculture, notamment grâce à Napoléon III.
L’idée de « parcs » est soumise pour la première fois en 1849 dans un règlement. Ces parcs auraient alors pour but de mettre l’huître à l’abri des prédations et ainsi elle « pourrait parvenir à l’âge adulte et répandre son frai dans un milieu spécialement aménagé et favorable à son développement ».
L’Ostréiculture a entraîné des changements non seulement dans les méthodes de travail mais également dans les variétés d’huîtres utilisées. Car si l’Huître plate était prépondérante dans le Bassin jusqu’au 19ème siècle, aujourd’hui elle a presque complètement disparu et a été remplacée par l’huître Portugaise puis par l’huître Japonaise. De plus, dans les années 1980, l'élevage au sol laisse place à l'élevage en surélevé.